La drogue de la masse

Un poison pour l'âme
http://www.crom.be/fr/documents/la-drogue-de-la-masse

Auteur: Henk Leene

«Toutes les choses qui empêchent l’homme d’aller en lui-même,
de se connaître ou de se confronter avec lui-même, sont des drogues.»

L’homme n’a pas été conçu pour être un animal grégaire, il a été créé comme unindividuum, un monde en lui-même – ce que l’ésotérisme nomme un microcosme. Tout ce que l’homme recherche hors de lui, se trouve en lui. C’est pourquoi, lorsque l’homme se perd dans la religion de masse, cela va à l’encontre de tout développement spirituel. 
S’il vous est arrivé de vous trouver par hasard dans une manifestation quelle qu’elle soit, vous avez pu remarquer à quel point un mouvement de masse développe la magie. Une magie qui entraîne les participants et gagne les spectateurs, qui encapsule leur individualité et leur fait accomplir des choses qu’ils ne pourraient jamais faire hors de ce contexte! 
La concentration émotionnelle de la foule forme une coupole éthérique qui est placée au-dessus des participants et qui enlève la possibilité de penser à tous ceux qui se trouvent pris dessous. 
La pensée individuelle naît de l’interaction entre le champ éthérique et l’organisme du penseur. Lorsque, par la concentration de masse, le champ éthérique individuel est effacé, l’individu peut difficilement former ses idées. 
Sa pensée est alors nourrie automatiquement par le champ éthérique que la foule a édifié. Et dans un tel champ se trouvent tous les champs de pensée nivelés d’où chacun tire sa nourriture. C’est pourquoi, les assemblées religieuses entraînent un affaiblissement de la volonté. 

L’illusion du bien et du mal 

Il est des personnes qui croient que la vie spirituelle consiste à remplir des devoirs prescrits par les organisations auxquelles elles adhèrent. Elles essaient d’orienter autant que possible leur chemin vers ce qui est considéré comme vertueux par ces organisations. 
C’est cependant une conception illusoire. C’est comme si l’on voulait forcer la nature à produire la lumière du jour, sans l’obscurité de la nuit dans laquelle toute semence peut croître. Car, en vérité, la lumière et l’obscurité, la vertu et le vice, sont équivalents l’un à l’autre. On ne peut pas forcer l’homme à être uniquement vertueux. Son caractère naturel produit deux aspects: le bien et le mal. 
Le mal est simplement le côté «ombre» de la lumière, à moins qu’il ne dégénère jusqu’à la malignité, jusqu’au satanisme. Mais le bien peut aussi dérailler et en arriver à vouloir s’occuper de tout et faire beaucoup de dégâts. N’oublions pas que «l’enfer est pavé de bonnes intentions»! 
Chacun juge bon ce qui, selon lui, n’a pas de mauvais effets. Et chacun juge mauvais ce qui lui occasionne des désagréments. Et pourtant, si l’homme savait combien ses professions de foi, apparemment «bonnes», peuvent causer de mal à l’âme! 
Cependant, la pire chose que l’on puisse faire à l’âme, c’est de lui ôter son indépendance. Les hommes dépendants – et, sur le plan spirituel, tous les croyants le sont – ne peuvent parvenir à la Sagesse. Tous les croyants serviles ne possèdent pas de puissance. Et cette puissance qu’on leur a dérobée est justement ce qu’ils devraient posséder pour accomplir le processus de régénération spirituelle. 

Retrouver la force de l’âme 

C’est la Force qui est demandée à l’aspirant alchimiste. Le processus de la transmutation demande un effort individuel intensif. «Je peux faire toutes choses par la Force que le Christ me donne» est une citation biblique qui est très prisée dans les milieux évangéliques. Mais l’Esprit s’adresse à l’individu – pas à la masse! 
La foi est une puissance que l’individu acquiert par la persistance dans les épreuves. La masse, elle, absorbe le champ de vibrations qui lui a été préparé par d’autres. Ce qui remplit le champ de la masse n’est pas l’Esprit, car celui-ci ne s’avilit pas avec des esclaves! 
Une assemblée religieuse peut devenir aussi frénétique que des supporters de football. On peut éveiller en elle d’innombrables nuances émotionnelles, allant de la crainte jusqu’à la réjouissance, de la haine jusqu’à l’amour, du mépris jusqu’à la vénération. Pour le magicien conscient, ce n’est pas difficile, car la masse est toujours le jouet de ses émotions. 
Mais il en va tout autrement lorsque l’on veut atteindre l’individu et que l’on veut percer sa cuirasse avec ce message: qu’il doit, de lui-même, se spiritualiser! C’est rendre l’homme conscient de sa puissance. 
Si on ne peut transmettre la foi, on peut bien semer le doute – et le doute peut entraîner un réveil. Le serf-croyant n’ose pas voir le doute en face, parce qu’il ne possède pas de certitude intérieure. 
En revanche, l’Esprit pousse celui qui a entrepris le Grand Œuvre à travers tous les doutes. Il ne pourra jamais perdre pied, même lorsque toutes les valeurs tomberont autour de lui – même les valeurs soi-disant spirituelles! 

Conclusion 

Tout ce qui est pratiqué en masse est injuste. 
Ni l’enfant ni l’adulte ont été créés pour devenir des individus grégaires – bien que les siècles les aient changés en de telles bêtes. Vous devez vous tenir hors des mugissements de la masse. Vous devez oser. 
L’une des Vertus originelles est le Courage – le «Bon Courage», dit la Langue sacrée. L’homme doit posséder ce Courage pour pouvoir aller à contre-courant de la masse – et le Bon Courage implique de la souplesse, de la résistance, de l’espérance et une confiance immortelle dans l’Esprit. 
Celui qui connaît l’Esprit, prend le pouvoir de l’individuum entre ses mains et il risque tout – parce qu’il sait que la Force l’assiste toujours.

Mise en Ligne: 07.01.14 | Extrait de Les Sept Sceaux

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